
Insuffisance Rénale
Le rein est un organe essentiel pour le cheval, comme pour l’homme. Il assure la filtration du sang et permet ainsi de le débarrasser d’un grand nombre de substances indésirables et de déchets produits par l’organisme. Il participe également au maintien de l’équilibre du milieu interne, essentiel à la vie, en contrôlant le volume et la composition des liquides corporels. L’insuffisance rénale chez le cheval est une maladie pouvant avoir des répercussions majeures mettant en péril la vie du cheval.
Comment fonctionne le rein du cheval ?
L’unité fonctionnelle du rein s’appelle le néphron. Il se compose à son tour de plusieurs parties : le corpuscule, ainsi que des tubules qui débouchent dans une zone centrale appelée bassinet, d’où partent les uretères transportant l’urine nouvellement formée vers la vessie. Le sang est filtré au niveau du corpuscule grâce à la différence qui existe entre la pression artérielle et celle de l’intérieur du rein, puis le liquide circule à travers les tubes du néphron et au cours de ce trajet se produisent des phénomènes de réabsorption et de sécrétion qui en modifient la composition, jusqu’à obtenir l’urine finale. Ces étapes sont régulées par de nombreuses hormones de l’organisme. Lorsque le rein ne peut plus assurer correctement son rôle de filtration, on parle d’insuffisance rénale. On distingue deux types principaux : l’insuffisance rénale aiguë et l’insuffisance rénale chronique.
L’insuffisance rénale aiguë chez le cheval
L’insuffisance rénale aiguë (IRA) désigne un syndrome associé à une chute brutale de la capacité de filtration du rein. Cette diminution brutale de la filtration entraine alors une variété de déséquilibres dans l’organisme du cheval, par exemple en ce qui concerne le volume des fluides corporels ou encore leur contenu électrolytique. Elle peut avoir différentes origines : pré-rénale, rénale ou post-rénale. L’IRA pré-rénale correspond à une diminution du flux sanguin arrivant aux reins, comme dans le cas d’une déshydratation, tandis que l’IRA post-rénale est plus souvent associée à une obstruction sur le trajet de sortie de l’urine. On parle d’IRA rénale lorsque l’atteinte touche le rein en lui même et réduit sa capacité de filtration. Il peut s’agir d’une inflammation, d’un œdème ou encore d’une intoxication endommageant les tubules. L’insuffisance rénale aiguë chez le cheval est généralement d’origine pré-rénale ou rénale et les causes les plus fréquemment rencontrées sont la déshydratation, les altérations hémodynamiques ou les intoxications par des substances néphrotoxiques. L’IRA post-rénale est rare chez le cheval.

Quelles sont les causes d’insuffisance rénale aiguë chez le cheval ?
Les causes de l’IRA pré-rénale sont des situations qui entraînent une réduction du flux de sang passant par le système de filtration rénale. On distingue ainsi parmi les causes principales la déshydratation liée aux diarrhées, aux hémorragies, à un choc septique ou encore à une sudation importante liée à un exercice physique intense et prolongé, ainsi que les insuffisances cardiaques. Une anesthésie générale peut aussi réduire le débit cardiaque et conduire à une insuffisance rénale aigue pré-rénale. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent aggraver cette hypoperfusion rénale voire dans certains cas provoquer des lésions au niveau du rein en lui-même, on parlera dans ce cas d’IRA rénale. Les causes d’IRA rénale chez le cheval sont principalement les néphrotoxines comme certains antibiotiques, appelés aminosides, et les anti inflammatoires non stéroïdiens, qui peuvent provoquer une nécrose des tubules rénaux. Elle peut aussi se produire à la suite d’une intoxication par ingestion de plantes toxiques comme l’érable rouge. Les causes d’IRA post-rénale, très rare chez le cheval, sont des obstructions au niveau des uretères, de la vessie ou encore de l’urètre. Elles peuvent être causées par des calculs, ou encore par une tumeur provocant une compression.
Comment se manifeste l’insuffisance rénale aiguë chez le cheval ?
Dans la plupart des cas d’insuffisance rénale aiguë, les symptômes manifestés par le cheval sont en réalité associés à la cause de l’IRA plus qu’à ses conséquences. Le cheval pourra ainsi selon les cas présenter des signes de déshydratation, de diarrhée, d’intoxication ou encore de septicémie. L’insuffisance rénale chez le cheval est donc souvent détectée grâce à une analyse sanguine pratiquée dans le cadre d’une autre maladie. Les chevaux atteints d’insuffisance rénale aiguë présentent également fréquemment une oligurie, c’est à dire une production réduite d’urine.
Le diagnostic de l’insuffisance rénale aiguë chez le cheval
Le diagnostic de l’insuffisance rénale aiguë du cheval repose tout d’abord sur une analyse sanguine, qui permet de mettre en évidence des valeurs augmentées d’urée et créatinine dans le sang, signes d’une fonction rénale défaillante. Plusieurs méthodes existent ensuite pour préciser le type d’insuffisance rénale dont souffre le cheval. Il est par exemple utile d’étudier la composition de l’urine, notamment sa concentration en protéines qui est augmentée chez les chevaux malades. Un autre moyen de les différencier passe par la réponse au traitement initial : il débute classiquement par l’administration d’un grand volume de fluide par perfusion, afin de rétablir un volume sanguin normal. Cela se traduit alors par une augmentation de la production d’urine, appelée polyurie, lorsque la cause de l’IRA est pré-rénale. Si le volume d’urine n’augmente pas, cela traduit un probable dommage au niveau rénal. Pour différentier les différentes lésions rénales, il est également possible d’avoir recours à d’autres examens comme l’échographie ou encore la biopsie.

Quel est le traitement pour votre cheval ?
Il est important d’identifier l’origine et la cause de l’IRA car dans les phases précoces celle-ci est généralement réversible, alors que les IRA bien établies ont un pronostic réservé et peuvent évoluer en insuffisance rénale chronique irréversible. De plus, en identifiant de manière précoce les chevaux et les situations à risque afin de corriger les causes potentielles d’insuffisance rénale aiguë, l’apparition de la maladie peut dans certains cas être évitée. On considère que les situations de déshydratation doivent être corrigées dans les 6 à 12 heures grâce à une réhydratation par perfusion, qui sera maintenue jusqu’à ce que les niveaux de créatinine sanguine se normalisent. Il est important de surveiller attentivement le cheval pour s’assurer que celui-ci urine davantage en réponse à la fluidothérapie, dans le cas contraire il faudra adapter le traitement. Des diurétiques come le furosémide peuvent également être utilisés. Dans les cas d’insuffisance rénale aiguë sévère chez le cheval, l’élévation de la concentration de substances azotées dans le sang, appelée urémie, peut conduire à une anémie et une transfusion sanguine peut alors s’avérer nécessaire. Les chevaux traités par des antibiotiques aminosides (les plus courants chez les chevaux sont la gentamicine et l’amikacine) doivent être étroitement surveillés et les doses devront être diminuées voire le traitement interrompu en cas d’atteinte rénale.
La récupération du cheval dépendra de la localisation et de la sévérité de l’atteinte, elle est probable lorsque la cause est traitée très rapidement et qu’il n’existe pas de lésion rénale, mais le pronostic est en revanche sombre lorsque les reins sont atteints car les lésions sont irréversibles.
L’insuffisance rénale chronique chez le cheval
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est moins fréquente chez le cheval et touche surtout les animaux âgés. Bien que de nombreux chevaux âgés présentent une certaine perte de fonction rénale, liée au fait que les néphrons lésés ne se régénèrent pas, les signes cliniques n’apparaissent que lorsque deux tiers des néphrons au moins ont perdu leur fonctionnalité, c’est pourquoi cette maladie reste peu fréquente.
Quelle est l’origine de l’insuffisance rénale chronique du cheval ?
L’insuffisance rénale chronique chez le cheval peut être d’origine congénitale ou acquise. L’IRC congénitale est peu fréquente et affecte souvent des chevaux jeunes, sans antécédents de maladies ayant pu causer des lésions rénales. Le plus souvent, les IRC sont d’origine acquise et touchent alors des chevaux plus âgés, évoluant parfois de manière insidieuse pendant de nombreuses années avant de se déclarer. Les lésions rénales ont souvent pour origine une maladie auto-immune, qui va détruire peu à peu les structures composant le néphron jusqu’à lui faire perdre sa fonctionnalité. Certaines intoxications peuvent aussi provoquer une IRC. C’est notamment le cas des intoxications par certains médicaments comme les antibiotiques aminosides lors de traitements prolongés, lorsque la lésion rénale s’établit progressivement et passe inaperçue dans un premier temps. Elle correspond alors à l’évolution d’une insuffisance rénale aiguë non traitée.
Le diagnostic de l’insuffisance rénale chronique chez le cheval
Les signes cliniques de l’insuffisance rénale chronique chez le cheval n’apparaissent que tardivement dans la maladie, lorsque deux tiers des néphrons ont été détruits. Le cheval montre alors des signes de léthargie, d’anorexie et de perte d’état. Il peut aussi présenter une polyurie associée à une polydipsie : c’est à dire que le cheval boit et urine plus qu’habituellement. L’examen du cheval est complété par des analyses sanguines et urinaires ainsi qu’une éventuelle échographie rénale.
Quel est le traitement pour votre cheval et l’évolution ?
L’insuffisance rénale chronique est une maladie évolutive et irréversible, le pronostic à long terme est donc très mauvais car aucun traitement ne permet actuellement de véritable guérison. De plus, comme les symptômes n’apparaissent que tardivement dans l’évolution de la maladie, la détérioration rénale est souvent déjà bien avancée lors du diagnostic de la maladie. Cependant, à court terme il est souvent possible de maintenir une bonne qualité de vie pour le cheval atteint. Pour cela il est nécessaire de lui fournir une alimentation adaptée et de s’assurer qu’il puisse s’hydrater suffisamment. Une supplémentation en bicarbonate de sodium a aussi montré de bons résultats, et il est possible de soutenir la fonction rénale du cheval à l’aide de produits favorisant l’élimination des toxines.

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